Pauline Curnier Jardin

Artiste et cinéaste, France/Pays-Bas/Allemagne

Pauline Curnier Jardin, plasticienne, réalisatrice, performeuse, est née à Marseille en 1980 et travaille entre Amsterdam et Berlin. Son travail fût montré, entre autre, dans les expositions collectives et personnelles suivantes (sélection): Video Art At Midnight, Berlin; FID Marseille (2018); 57th Venice Biennale, IT; Tate Modern, London, UK; International Film Festival, Rotterdam, NL; Futura, Prague, CZ; Ellen de Bruijne Projects, Amsterdam, NL (2017); Performa 15, New York, US; The Fondation Cartier pour l'Art Contemporain, Paris, FR; Migros Museum of Contemporary Art, Zurich, CH; University of São Paulo, São Paulo, BR (2015); MIT List Visual Arts Center, Cambridge, US (2014); Haus der Kulturen der Welt, Berlin, DE; Palais de Tokyo, Paris, FR (2013); Centre George Pompidou, Paris, FR (2012); Musée d’Art Moderne, Paris, FR; ZKM Museum of Contemporary Art, Karlsruhe, DE (2010). Son film-installation Grotta Profunda Appronfundita fût montré à la 57ème Biennale de Venise. Elle est lauréate du Prix pour la Fondation Entreprise Ricard 2017, gagnante du prix NN Group Art Award 2018 (NL) et de plusieurs prix pour son film court Explosion Ma Baby sorti en 2017 et présenté dans de nombreux festivals internationnaux de films (IFFR Rotterdam, 25 FPS Zagreb, Âge d’Or Bruxelles). Elle est professeure invitée à l’Université de Kassel depuis 2017 et écrit, en parallèle d'expositions, son premier long métrage, Sebastiano Blu.

 

Sebastiano Blu

Pendant sa résidence, Pauline Curnier Jardin a poursuivi l’écriture de son premier long métrage, Sebastiano Blu, une fiction inspirée d’une certaine masculinité et de redoutables traditions antireligieuses que l'on rencontre en Méditerranée. Le destin cruel d’un jeune et beau garçon torturé par son insatiable besoin d’attention et son infernale obsession des femmes. Blond aux yeux bleus, grand et vigoureux, Giorgetto est populaire, Giorgetto est DJ. Mais voilà, il vit avec ses parents, dort dans sa chambre d’enfant, vit dans les immuables odeurs de lessive et autres gestes de sa maman. Il hait cette chambre hantée par les fanfares et les explosions qui provoquent dans ces précieuses oreilles un violent acouphène. Son père est le grand organisateur de la plus belle fête de l’année dédiée à Saint Sébastien, saint patron du village, et pendant une semaine résonnent cris, cloches et feux d’artifices. Car c’est bien ça le plus vieux souvenir d’enfance de Giorgetto : lui, bébé hurlant offert par son père à Saint-Sébastien. Serait-ce donc ce souvenir qui lui donne tous ces rêves honteux de castration, de prostitution et de transformation en femme ?

Pauline Curnier Jardin était en résidence à Camargo du 20 janvier au 18 février 2019, en partenariat avec le FIDLab.