KARST

Entrer dans l'Anthropocène

L'équipe :

Un chercheur français, Samuel Bordreuil, Sociologue, Directeur de Recherche Emérite au CNRS – AMU/LAMES/MMSH d’Aix en Provence (Responsable de l'équipe), a travaillé sur la thématique de l’Anthropocène et ce qu’elle déplace dans nos "sense of place".

Une artiste italienne : Mariateresa Sartori, qui vit et enseigne à Venise, dont la démarche artistique est orientée objet et environnement.

Deux  artistes–chercheurs : Bryan Connell, un collaborateur proche du San Francisco Exploratorium et Hendrik Sturm, qui vit à Marseille et enseigne à Toulon. Tout deux ont en commun de mettre à l’épreuve  les contenus scientifiques qu’ils maîtrisent au prisme de leurs sensibilités artistiques. Au-delà de la simple transmission d'informations scientifiques, l’enjeu est de donner toute leur portée existentielle aux contenus de ces informations quant aux manières dont nous nous plaçons dans le monde qui vient.  

KARST : entrer dans l'Anthropocène

Un karst est une formation géologique toute pétrie d’énigmes critiques en ces temps d’anthropocène. Où donc vont les eaux de pluie qui en traversent les couches calcaires ? Comment tracer leurs parcours pour mieux les capter ? Et puis, au sortir, l'eau imbibant ces formidables citernes géologiques sera-t-elle simplement potable ? Voilà pour le futur. Ces flux auront ouvert grottes et galeries en autant de labyrinthes (Cnossos, labyrinthe emblématique, s’est creusé en terrain karstique) dont les murs se seront drapés de concrétions calcaires, outre qu'ils auront  convenu  aux peintures rupestres les plus antiques qui soient (ainsi la grotte Cosquer dans les calanques). Voilà pour le passé. Les temps du karst sont profonds, à la mesure de sa profondeur physique : géologiques, ils vont infiniment  plus loin que l’humain mais, humains, ils défient également leur archivage dans le continu d’une histoire qui serait la "nôtre". Notre temps, notre sale temps d’anthropocène ouvre un moment de vacillement dans nos repères temporels, nos coordonnées planétaires. Le karst nous paraît avoir le coffre idoine pour accueillir ces interrogations et nourrir les enquêtes du moment. Comment entrer dans ce monde ? Comment y arriver et, renouvelant le sens de cet endroit, y recueillir  ce qui s'y lit quant à notre place dans le monde ? C’est le thème qui a réuni des artistes aussi bien que des scientifiques : "una coproduzione", en somme.

Les 4 membres de l'équipe étaient en résidence à la Fondation Camargo du 7 au 28 avril 2018, en partenariat avec le LabexMed.