Figuraction

Equipe pluridisciplinaire art et science, France

  • Elise Olmedo +

    Marseille, France

    Élise Olmedo est géographe. Elle est actuellement post-doctorante LabexMed au Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée et au Centre Norbert Elias, laboratoire d’anthropologie à Marseille. Elle utilise la cartographie et le dessin pour l’écriture de ses processus de recherche sur le terrain. Sa thèse soutenue en 2015 porte sur la cartographie sensible et la manière dont les expériences sensorielles et émotionnelles se manifestent dans les cartes et images géographiques. Son travail vise à étudier cette cartographie sensible, la manière dont ces sensations et émotions se matérialisent dans les cartes et comment le terrain peut être adaptée pour impliquer les participants tout autant que les chercheurs. Depuis 2014, elle développe une approche de recherche-création avec différents groupes de recherche pour engager des collaborations interdisciplinaires entre artistes et  chercheurs.

  • Amandine Maria +

    Vitrolles, France

    Née en 1980 au Mans, Amandine Maria vit et travaille à Vitrolles. Elle est diplômée en Arts Plastiques et en Sciences de l’Art à l’Université d’Aix-en-Provence, mais aussi de l’École Nationale du Paysage de Versailles. Très sensible aux paysages et jardins, elle conçoit dans un premier temps des installations qu’elle présente en extérieur. Approfondissant sa pratique artistique par une lecture appuyée du paysage et une étude des outils du paysagiste, elle travaille sur une forme de cartographie sensible du territoire qu’elle présente dans de nombreux lieux d’art contemporain. Elle n’envisage pas autrement le paysage qu’à pied. Le paysage n’est jamais fixe, c’est une danse qui se produit devant nos yeux à chaque fois que l’on bouge. La marche permet d’observer que les lieux s’ouvrent et se déplient tels des éventails surprenants. Lentement, les éléments se déroulent, tournent, se touchent les uns les autres ou s’éloignent selon le point de vue du marcheur. La carte, avec sa représentation en deux dimensions, permet de représenter le paysage tel qu’il s’est ouvert. Dans les cartes d’Amandine Maria, tout est aplati et dessiné selon le point de vue d’un vécu. Les cartes qu’elle propose sont toutes des retours de balades et en racontent cette substance humaine.

  • Mathias Poisson +

    Forcalquier, France

    Mathias Poisson, artiste promeneur et performeur in situ. Il invite à arpenter des terres inconnues à la fois proches et discrètes dans des circonstances tout à fait floues. Auteur de guides touristiques expérimentaux, dessinateur de cartes sensibles et activateur de paysages discordants, il multiplie les terrains de jeux et brouille les pistes d'explorations locales.  Mathias Poisson fait de la promenade un territoire d’expérimentation artistique. Il a commencé cette recherche en 2001, à Beyrouth alors qu’il étudiait les pratiques de l’espace public dans les villes méditerranéennes. Autour de ses promenades, il réalise des cartes, des guides et propose des visites sensibles conçues comme des expériences chorégraphiques. Il questionne les modes de représentation de la marche et du paysage à travers l’écriture, l’image et la performance.

  • Mathilde Christmann +

    Somme-Tourbe, France

    Diplômée en arts appliqués, en histoire de l’art des jardins et en sciences de l’art, les expériences professionnelles de Mathilde Christmann se situent dans le champ culturel, avec trois axes spécifiques : l’édition, la pédagogie et la recherche. Ce parcours pluriel est entièrement motivé par la volonté de faire connaître et de transmettre l'art à différents publics, en pratique et en pensée, par le biais de médiums variés et toujours renouvelés. A travers le travail mené depuis plusieurs années avec Élise Olmedo et Mathias Poisson, la mise en commun de documents de nature cartographique et partitionnelle, ainsi que les croisements opérés entre chercheurs et artistes que chacun investit dans son travail, a conduit Mathilde Christmann à articuler sa recherche à un questionnement commun autour de ces dispositifs graphiques, un questionnement qui porte sur les modalités d’inscription de l’expérience corpo-spatio-temporelle et leur capacité à se faire médiatrices d’un rapport sensible au monde.

Une Promenade Blanche à Istanbul,
Mathias Poisson, 5 avril 2013

Le projet Figuraction naît de rencontres, rencontre entre cartes et partitions dessinées et performées, d’abord inspirée par les travaux du paysagiste américain Lawrence Halprin (1916-2009). Il naît d’une rencontre, ensuite, à la croisée de l’art, des sciences sociales et de l’aménagement, entre quatre artistes, plasticien, coloriste et performeur, paysagiste et géographe : Mathilde Christmann, Amandine Maria, Élise Olmedo et Mathias Poisson. Naviguant en eaux troubles dans les univers de la cartographie sensible et de la partition de danse, ils explorent les confins d’outils utiles pour la pratique et la figuration des espaces. En sortant des sentiers battus de la recherche et de la création, l’hybridation entre démarches artistique et scientifique questionne en définitive des limites disciplinaires, le périmètre et les catégories pré-établies de ces outils.

Cette résidence a été l’occasion de questionner les frontières entre cartographie et partition chorégraphique, à partir des travaux partagés de Mathilde Christmann en paysage et architecture, d’Élise Olmedo, géographe, Amandine Maria et de Mathias Poisson. Le dispositif des "cartes-partitions" est pensé comme un outil de navigation. Il articule des descriptions d’expériences sensibles et la programmation d’expériences à venir ; le dispositif des cartes-partitions renvoie donc à un processus qui trace l’expérience en même temps qu’il guide l’exploration. Avec la marche comme condition d’expérience commune et partagée, avec les cartes-partitions comme dispositif de recherche, il s’agissait plus précisément d’interroger le passage du sensible à l’écriture, du vivre au vécu, d’expérimenter le processus qui conduit à transformer un événement du sensible en trace écrite. C’est donc en accordant une place première à l’expérimentation in situ et à son processus d’écriture que cette équipe nous invitait à questionner de manière interdisciplinaire la formation du regard sur le l’expérience sensible pour en interroger la perméabilité.

L'équipe était en résidence à la Fondation Camargo du 7 janvier au 4 février 2019, en partenariat avec le LabexMed.